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Jerome Bellanca - Ultra100Limites

Semaine montagnarde (29 Juin-5 Juillet)

Semaine montagnarde (29 Juin-5 Juillet)

Lundi-3eme jour en altitude. Bon ben voilà la première semaine commence. J’avoue que j’ai du mal à me lever tôt ce matin. Les séances de la veille, le repos des vacances et l’air de la montagne : tout cela pèse et apaise. D’ailleurs les enfants dorment eux aussi et tout le monde prends le rythme zen. Du coup entre cela et un peu d’administratif pour l’appartement, je décolle que vers 10h. Il fait chaud et même très chaud. Je me suis tracé sur openrunner (un peu de pub pour monsieur car cela nous rend bien service) un parcours partant de l’appartement, montant en dessous de La Calme et redescendant. En fait je ne ferais pas la boucle prévue (environ 12km) car il m’aurait fallu la faire une fois et demi : je veux faire 20km. Puis la première ascension à Egat juste au début du parcours m’en a dissuadé aussi. Je pensais que la montée jusqu'à la Calme était régulière. A peine 1.5km après le départ, à froid, une belle montée commence. Je ne suis pas chaud et j’ai les jambes bien lourdes de la veille. Et mon « calvaire » ne fera que commencer car la rude montée se poursuit sur environ 3km !! Cela fait beaucoup pour un néophyte des montagnes et de l’altitude. En gros je vais monter d’un seul coup pratiquement tout le dénivelé. J’avoue m’être arrêté pour boire et souffler à certains moments. Par contre le parcours est magnifique. Je retrouve plus haut les chemins de La Calme. Je continue encore un peu vers le Roc de La Calme. Je ne l’atteindrais pas car je fais demi-tour à 10km. Je pense que je viens de me faire 8km sur les 10 en ascension. Le retour se passera beaucoup mieux du coup ! Le chrono en attestera : 6 à 7 minutes de moins. Quelle sortie ! Je me dis tout de même que le trail de samedi prochain va surement être du même acabit : ca promet ! Mais je pense que je serais un peu plus reposé et habitué à l’altitude et aux montées. En rentrant je passe à la salle de fitness pour faire une légère séance abdo lombaire oblique.

L’après midi, je sors mon électro et me fais une séance en décontracturant sur les quadri, les ischios et les mollets.

Comme cet après midi cela se couvre un peu et donc que la chaleur est moins forte, je repars vers 17h45 sur un parcours que je connais aux Estanyols, qui me permet de faire de l’allure 100. Le parcours est loin d’être plat mais ce n’est pas de grosses montées comme ailleurs. C’est un chemin terre-petit cailloux débouchant au bout de 5.5km sur la route menant au lac des Bouillouses. Arrivé à ce point je cours sur la route jusqu'à 7.5km et je fais demi-tour. Je fais donc 15km en 58’45. Cool ca passe ! A 1700m d’altitude et surtout je craignais les restes de la séance du matin. Je me fais 1 km en récup derrière. Après la douche et pendant le bain des enfants, je prends soin de bien me masser.

 

Mardi-4eme jour en altitude. Houlà ! Ce matin c’est le vrai contre coup. C’est dans ces journées là qu’il faut avoir la foi. Je suis complètement grippé (euh dans le sens rouillé). Et pourtant, comme je suis là pour cela, je mets de côté cette envie de rester allongé sur une chaise longue au soleil au bord d’une piscine. Allez faut y aller ! Par contre je pars tourner non loin de la piste d’athlétisme car plat. Les parcours montagneux je les laisse de côté pour l’instant. Malheureusement ce matin je me suis prévu une séance de côtes ! Bon je vais la faire souple. En fait le programme est de faire 5 côtes de 150m en étant bien placé puis 5 côtes de 100m à fond et cela 2 fois. Finalement cela se passe plutôt bien. Je m’aperçois que c’est sur des allures basses (comme celle des footings en montagne) que j’ai mal aux muscles. Une dizaine de minutes en récup et je me pose enfin. L’après midi après quelques activités avec la famille, nous nous posons dans Font Romeu pour boire un verre. Là, à la table à côté, débarque Mo, sa compagne je suppose et un autre gars. En fait c’est lui qui me suit ! Je n’ose pas lui dire qu’il peut me prendre en photo si il veut. Tant pis pour lui on s’en va.

Le soir je fais mon footing d’1 heure au sentier sportif à 1900m. Pareil le début est rude. Mais je sens que plus j’accélère, plus les muscles commencent à bien répondre. 13.5km plus tard je stoppe là ma journée « galère ». Bon j’espère que je n’en ai pas trop fait d’un seul coup et que cela va aller mieux sur le reste de la semaine.

 

Mercredi-5eme jour en altitude. Ce matin je vais à la piste. Je me fais tout d’abord 10km d’échauffement-footing autour du stade. La mise en route est difficile encore. Puis je me lance sur ma séance. 10 fois 100m récup 1’30 200m récup 2’30. Je me trompe un peu sur les 100m en partant du fond de la piste. Je dois faire 110m en fait (comme pour les haies). Pas grave. Du coup cela me fait des chronos entre 18 et 19’’. Sur les 200m je suis régulier en 36’’. En gros je tourne ma séance à 20km/h. Ca me va, avec l’altitude et les journées précédentes. Je prends bien soin de m’étirer.

Le soir, je ne ressors que vers 19h15 après une activité prévue avec les enfants. Tant mieux car il a fait chaud aujourd’hui. Je pars directement de l’appart. Cela grimpe de suite c’est la contrainte. Mais dès les premières foulées, je sens que ca y est les muscles ont digérés. Je me retrouve sur le parcours du trail de samedi (balisage mis en place). Du coup je vais en faire une partie, 5km seulement mais au moins je connaitrais un peu le départ. Bon ben au bout de 5km je me retrouve complètement à travers champ. Les herbes sont à hauteur de taille et au sol ce n’est plus des chemins tracés mais un vrai champ : ornières, trous, bosses à peine visible. Un truc casse cheville !! Bon c’est vu ! Moi mon but c’est les Monde/Europe de 100, je n’ai pas l’intention de me péter une cheville. Donc ce sera cool dans ces parties là pour moi. Je fais ce trail pour m’amuser et profiter du paysage et de l’ambiance. Je ne compte pas rivaliser avec les spécialistes. Bon je ne compte pas me laisser aller non plus car il faut que cela soit un bon entrainement.

Bref pour revenir à la séance du soir, je fais 46 minutes puis je reviens au bord de la piste pour une séance légère de PPG. J’en profite pour tester de nouveaux exos non plus sur 100m mais sur la moitié. Je ne peux pas charger mes muscles encore. Voili. Petit footing de récup et c’est bon pour ce soir. Il est tout de même 20h30 passé.

 

Jeudi-6eme jour en altitude. Bon cette fois-ci je me teste un nouveau parcours en partant de l’appart. Je cherche une ou deux fois mon chemin mais finalement je trouve un parcours très sympa. Il comporte une belle difficulté sur le retour mais sinon c’est peu vallonné (enfin pour ici !). Les jambes commencent à aller mieux aussi. Je fais 17km puis une séance abdo, lombaire et obliques. Le soir footing de 45’ au sentier sportif. La journée est un peu allégée, de même pour vendredi en prévision du trail de samedi et pour récupérer un peu de tous mes efforts du début de semaine.

 

Vendredi-7eme jour en altitude. Je ne ferais qu’une heure et 10 lignes droites tôt le matin car du coup on s’est prévu une sortie familiale sur une bonne partie de la journée. Le soir je vais récupérer mon dossard. Ma foi, j’ai l’impression que c’est super bien organisé. Aller petit repas avec mes parents venus pour le week end et au lit.

 

Samedi-8eme jour en altitude. Il est 5h50. Je me lève pour déjeuner. Je prépare mes affaires habituelles et non habituelles (hydrobag par exemple). Je vais courir sans m’arrêter aux ravitos de l’organisation. Je préfère ma boisson Effort, donc j’embarque mon sac d’hydratation de 1l. Vu les allures courues, cela ne devrait pas trop me gêner. Après tout cela, je me recouche un peu sans pour autant trouver le sommeil. Vers 7h30, je descends en marchant au centre de Font Romeu. Là les gars du 45km sont prêts et vont partir à 8h. Nous on attendra (normalement 8h30) 8h45-8h50. Après un petit kilomètre d’échauffement, me voilà sur la ligne. Le départ est donné. J’ai les jambes engourdies. Je ne pensais pas. Trop de repos avant surementJ (192km depuis mon arrivée ici). C’est qu’en plus cela monte de suite et sur des kilomètres. Je suis assez vite distancé par les premiers. Je dois être dans les 10eme. Mais je ne suis pas là pour ca (même si je reste compétiteur) et je veux surtout gérer car c’est mon premier trail en montagne. On passera ensuite par des champs ou les chemins n’existent pas. Des fois le balisage est limite : je ne ferais d’ailleurs pas le chemin optimal. On arrive sur La Calme (2050m d’altitude). L’ambiance est superbe, beaucoup de monde pour nous encourager. Et là, je vois un défilé de personnes sur la piste de ski en face.

Semaine montagnarde (29 Juin-5 Juillet)

En fait on doit grimper la piste de ski pour passer de l’autre côté de la montagne. Passage à plus de 20%. Autant dire que personne, même les meilleurs, ne peut courir ici. C’est environ 700-800m de randonnée. J’arrive à marcher vite et je passe un nombre important de coureurs …du 45km bien sûr ! La on me dit que je suis 7eme. De l’autre côté la même chose nous attends mais en descente cette fois. Pas évident non plus pour un non spécialiste. Pourtant je m’en sors pas trop mal mais sûrement moins bien que les pros devant. Cela me laisse des traces dans les cuisses un peu. La remontée vers le lac des Bouillouses est assez longue, caillouteuse mais peu pentue. Enfin mes jambes peuvent dérouler. Un autre passage totalement inconnu s’ouvre à moi, au dessus de ce lac. Et quel passage ! C’est celui-ci que je vais détester. Montée à travers des gros rochers. Je ne vois pas comment on peut courir là. Bref c’est encore de la randonnée et de la grimpette comme on peut avec l’aide des mains. Et cela va durer un bon moment. Puis à la sortie, on (je dis on car on est deux à se tenir : lui va plus vite dans les descentes et moi dans les montées) va zigzaguer dans les champs encore. Je me méfie énormément car je ne veux surtout pas me flinguer une cheville. Ca serait tirer un trait sur les mondiaux. On sait maintenant que l’on est 5 et 6eme. On revient sur le ravitaillement de la descente vers le lac des Bouillouses. On croise des coureurs qui attaquent à peine cette partie. Jean Marc (le gars avec moi) s’arrête au ravito. Cela tombe bien car il m’avait mis 50 à 100m dans la vue dans la dernière descente. Comme je ne m’arrête pas je repasse devant et il m’emboite le pas. C’est là que l’on va discuter un peu. Il me dit que c’est maintenant que commence la course : il reste environ 10kilomètres. Ok ! Il passe encore devant dans les descentes mais je le rattrape illico dans les montées et je l’entends souffler durement alors que moi j’avoue avoir le souffle assez facile. Ce n’est pas l’allure qui me tue. Si je pouvais dérouler un peu. Mais là c’est toujours pareil. Il ne va plus trop y avoir de passage tels les gros rochers mais des sacrées montées avec certaines dans les bois ou il faudra éviter des racines et s’accrocher aux arbres pour s’extirper. Au bout de la deuxième montée je lâche Jean Marc, même avec mes encouragements. Il est cuit. Je continue. Là on retrouve avant le sommet en haut de La Calme, des pentes ou on ne peut pas courir. Vous imaginez donc le pourcentage. Arrivée au sommet ! Ouf !! Grosse descente. Cette fois ci je commence à envoyer. Je profite des passages « faciles ». Bas des pistes de La Calme. Je suis le balisage et tout d’un coup je me retrouve avec des clôtures en face. Me…e !! Je suis ou ? Il faut monter ? Descendre ? Je pars en montant un instant puis au loin je vois un coureur partir en bas. Je me ravise donc et trace en parallèle sur la route. Je retraverse la clôture car je vois le balisage en contre bas. Je coupe à travers nulle part et me replace sur le chemin. Je suis vert car un coureur est sur mes talons maintenant et je me dis que Jean Marc a du repasser devant aussi. Je m’étais bien fait à l’idée de ma 5eme place (voyez l’esprit compétition revient). Aller je mets un moment mais je me remets dans la course. Des descentes un peu techniques arrivent. Je me dis que je vais me faire bouffer encore. Mais finalement je ne m’en sors pas trop mal et sur les montées, je largue le coureur derrière. 24km..25km. Il me tarde maintenant l’arrivée… un peu frustré de mettre paumé. J’arrive enfin non loin des chemins du départ que je connais. Je file. On me dit que je suis 5eme. Ah bon ? En fait Jean Marc que je pensais devant avait littéralement craqué lorsque je l’avais lâché (il finira 10eme mais en améliorant son chrono par rapport à l’an dernier). Sur la dernière ligne droite une belle route goudronnée certes en montée, je m’offre une accélération. Ouah que cela fait du bien. D’ailleurs je me fais ces 250m en attaquant sur la pointe des pieds : ce qui ne m’arrivent presque jamais et ce que j’essaie de travailler. J’en termine : 2h30 pile et 27.7km pour moi ! au lieu de 26 et quelques.  Et bien, c’est sympa mais définitivement ce n’est pas du tout le même sport que la course sur route.  Cela ne veux pas dire que je ne referais pas. C’est très plaisant même si je reste frustré de ne pas pouvoir lâcher les chevaux à un moment donné et pas forcement sur une grosse descente. Petite interview de fin de course avec le speaker. Ils se sont renseignés sur moi et je suis annoncé en tant que champion de France du 100km. Sympa. J’apprends en plus que le podium récompense les 5 premiers. Cool, ca fait toujours plaisir. Bon les autres devant, des spécialistes, voir pour les premiers des ex-champions du monde Junior (le premier est espoir !) sont assez loin. Mais ma foi, pour un premier trail, sans expérience, avec zéro de technique, la charge de la semaine et mes ratés du parcours, je me glisse à une jolie place. Bon faut penser à la récup maintenant car moi c’est un stage que je suis venu faire. Le soir je me fais 30 minutes cool au sentier sportif. Belle journée.

 

Dimanche-9eme jour en altitude. Mot d’ordre : tranquille ! Le matin je fais footing de 1h15 (15.3km), les jambes tirent un peu. Euh le midi c’est resto avec les parents. Pas l’idéal en récup mais très appréciable de profiter un peu. Du coup sur ma sortie du soir je commence à avoir encore plus de douleurs qui ressortent notamment aux vastes internes. Vers 19h et sous presque 30°C, je me fais une belle boucle en haut à La Calme (forcément avec du dénivelé) de 13.1km en un peu plus d’une heure. Là il est impératif de faire des soins. Cela sera électrodes en récupération suivi d’un auto massage.

 

Voilà, cette semaine s’achève. Le compteur affiche : 203km. Rien en dessous de 1700m d’altitude. Et ma seule séance relativement plate est celle effectuée sur piste et encore tout juste vrai pour l’échauffement et la récup. J’ai vraiment pris au niveau musculaire. Deuxième année que je viens ici et avec l’entrainement régulier du 100km, je vois que je n’ai jamais été aussi musclé. Bon cela ne présage rien mais cela peut être très bénéfique en optimisant ce travail en plaine sur les semaines à venir. Pour l’heure, il me reste tout de même 2 jours complets d’entrainement ici. Le départ n’est prévu que mercredi.

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